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[Blabla] Le jour où j'ai détesté les gens.

mardi 15 septembre 2015



Commencer sa vie d'étudiant, c'est merveilleux. Tu découvres, loin de tes parents, une nouvelle vie pleine d'aventures, de kebabs et d'après-midi shopping pour aller choisir et acheter l'épluche patate tant convoité. A toi non-vaisselle, fêtes entre potes mais aussi réduc' avec ta jolie carte étudiant (où tu tires toujours une tronche de cadavre pas frais) ! Bravo, un nouveau monde s'offre à toi.

Mais être étudiant, ce n'est pas QUE ça. Et ça, je l'ai vite appris, jeune poulpe. Bah oui, c'est bien beau tout ça, mais en attendant, c'est pas papa-maman qui va te payer tes Do'mac et à force d'acheter tes épluches patates, ta râpe à fromage et tes boîtes de chili con carne LIDL bah ton compte il commence à tirer la tronche. Il faut donc trouver une solution.

C'est alors qu'on s'est fait arrêter, le Poulpe et moi, dans la rue et qu'on a connu l'existence d'une société chargée de faire tester des produits dispo dans le commerce gratuitement à des consommateurs. Entre deux blancs de poulets et une trois tartines de thon au fromage frais, l'idée à vite germée dans nos petites têtes.

On a commencé à arpenter les rues pour trouver des volontaires deux jours après.


C'était pas simple. Vraiment pas simple. Souvent, il suffisait que je me mette à une place pour qu'un vide d'1km de rayon se forme autour de moi.

"T'inquiète ! C'est toujours plus facile pour une nana ! Met toi en valeur, un joli décolleté et hop ! Les mecs prennent toute la liste !"

C'était sans doute vrai. Mais bon, me prostituer pour un bout de surimi, ça me disait trop rien.

J'ai continué sur ma lancée avec le même entrain, l’œil vif et le "C'est pas grave, bonne journée !" chantant. Mais le passant lambda est un spécimen sauvage. Et pour lui : personne avec une feuille dans la rue, porte-monnaie porté disparu... Autrement dit, difficile de le convaincre que tu n'es pas là pour la protections des lamas au Népal mais bel et bien pour une brioche bien chaude gratuite.

Alors comme tu es au bout de ta vie, totalement en sueur à force de courir partout, tu commences à faire une liste mentale des réactions des passants.

D'abord, il y a les gens les plus intéressants (mais aussi les plus rares malheureusement), ceux qui prennent le temps de t'écouter puis qui acceptent de goûter tes yaourts bio à la châtaigne parce que bon, ça leur rappelle leurs années galère et que ça a quand même un bon goût de gratos.

Ceux qui restent agréables malgré tout et qui, même s'ils ne sont pas intéressés, sont courtois, compréhensifs et te souhaitent bon courage dans ta quête.

Ceux qui sont mystérieusement TRÈS attirés par leur téléphone au point de l'avoir littéralement collé sur la face avec un air terrifié (sisi, truestory). Ou qui change de trottoir. Ou qui tire leur gosse tout contre eux en leur disant de "ne pas regarder la dame" (On sait jamais, du haut de mon 1'57, je pourrais leur sauter à la gorge après tout !)

Ceux qui te font bien comprendre au premier "Bonjour M..." que si tu fais un pas de plus vers eux, ils t'explosent les dents et te pètent les genoux.

Ceux qui viennent vers toi bien volontiers... Mais pas pour tes carottes râpées et qui pense que fille qui démarche = ouverte et dispo = fête à la saucisse. (Et crois moi, ça arrive bien plus souvent que tu le penses...)

Puis surtout il y a ceux qui nient ton existence. Je veux dire, complètement. Qui passe sans un regard, sans une parole, à deux millimètres de toi en faisant exprès de ne pas te calculer. Le genre qui pourrait même te rentrer dedans, OKLM. Ces personnes qui me font penser que les gens, parfois, j'ai pas envie de les connaitre. Mais alors, vraiment pas.

Et si c'était leur fille ? Je veux dire, et si c'était leur fille qui était là, à ma place ? Aimeraient-ils qu'on la méprise comme ça ? Je ne crois pas.

Je ne savais pas qu'une simple feuille de papier dans ma main pouvait me priver de toute humanité. Et c'est fou à quel point ça semble "normal". Que parce qu'il y a des gens mal intentionnés, ça leur donne le droit de cracher à la figure de tout le monde.

Je ne pense pas que ces gens là imaginent ce que c'est réellement, de démarcher dans la rue toute la journée. De gagner 10 € après 6h de boulot parce que tu as ramenés seulement 9 personnes (et que des gens vivent uniquement de ce travail !). En fait, je crois qu'on peut comprendre ce que c'est seulement quand on l'a fait.

C'est pour cette raison que j'avais envie de pousser ce petit coup de gueule. Que j'avais envie de te dire que non, le mec ou la nana qui démarche dans la rue, c'est pas forcément un voleur. Que oui, il ou elle est humain(e), comme moi, comme toi et qu'il ou elle mérite le respect également. Et que ce n'est pas grand-chose mais crois moi, un simple sourire de ta part et ça peut faire beaucoup.

Sur ce, je te souhaite une bonne soirée !
xx Mad


6 commentaires

  1. Je suis passée par les petits jobs étudiants je comprends tout à fait aha garde la pêche les gens sont juste aigris, mais lorsqu'il vois quelqu'un avec le sourire bien intentionné ils s'éclairent ;-) Tu peux être fière de galérer, ça nous apprends à être plus tolérantes !

    Courage, garde le cap :-)

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    1. Merci pour ton gentil message, c'est super encourageant ! :D ♥ Je suis quand même assez patiente et tolérante de base mais bon... Je trouve ça pas croyable cette attitude D: Je ne sais pas si je vais continuer parce que ça ne s'accorde pas vraiment avec mes études... Mais c'est sûr que c'est une bonne expérience ! ;3

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    2. Oui ça serait bien surtout pour ton CV ! Tu fais quoi comme études si c'est pas trop indiscret ? :-)

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    3. C'est sûr ! :3 Je suis en psychologie !

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  2. La vie étudiante c'est pas facile, tu as du mérite. Les gens sont pas toujours sympa et patient. En plus, les gens sont toujours pressés!!!! Bon courage à toi.

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    1. Ça, c'est sûr... Mais être pressés ne leur donne pas le droit d'être si désagréables D: Je ne comprends pas certaines personnes parfois... Pourtant je suis loin d'être un Bisounours haha !

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